L’identification des sujets des relations internationales




Le terme de sujet est polysémique et particulièrement bien approprié dans ce cas :
Tout d’abord le sujet de part cette appellation se trouve conforté dans l’idée de son humanité, ensuite il est assujetti par le pouvoir de l’Etat.
En droit international, la qualité de sujet comporte deux facettes : il est passifs puisque les règle du droit international lui sont opposable et parce qu’il est responsable de ses actes face au droit international, mais il est aussi actif car il est titulaire de droits et d’obligations en vertu du droit international et qu’il participe également à sa création, ce qui permet au sujet d’avoir la personnalité juridique.

Chapitre 1 : L’Etat


Dans les relations internationales, l’Etat a une position dominante. Historiquement, il s’agit du premier sujet qui ait été reconnu par elles et le seul sujet souverain (il n’est soumis à aucun autre sujet et n’a rien au dessus de lui)

Section 1 : La détermination juridique de l’Etat
La détermination juridique de l’Etat est un phénomène à la fois politique, historique, économique, … et aussi une abstraction une chose immatérielle. Il existe une définition de l’Etat par rapport aux relations internationales qui date de 1991 : « C’est une collectivité qui se compose d’un territoire, d’une population soumise à un pouvoir politique organisé et qui se caractérise par la souveraineté »


I) Les éléments constitutifs de l’Etat
On distingue trois éléments constitutifs de l’Etat : la population, le territoire et le gouvernement.

A) Un territoire
Il n’existe pas d’Etat sans territoire. Celui-ci se compose des zones géographiques sur lesquelles vit une population et s’exprime un gouvernement politique. C’est le lieu où s’exprime le pouvoir exclusif de l’Etat. La coutume internationale considère qu’un Etat disparaît lorsque le territoire qui le compose disparaît. En revanche, peu importe la dimension des territoires puisque les micros Etats ne sont pas contestés. Par exemple, en 1870, le Paraguay perd 70% de son territoire au profit de l’Argentine mais n’en reste pas moins toujours un Etat.


La notion de territoire fait appel à celles de population et de gouvernement, puisqu’il ne peut pas y avoir de gouvernement sans territoire, ni de population sans territoire pour la contenir. Pour ce qui est de la population, il faut impérativement que celle-ci soit sédentarisée sur son territoire pour considérer que le territoire forme un Etat. Exemple du Maroc qui veut récupérer le Sahara qui est occupé par des populations nomades.
Pour qu’un gouvernement exerce son pouvoir il lui faut aussi un territoire qu’il puisse maîtriser, ce qui lui permettrait de le revendiquer. Quelle que soit sa dimension, le territoire est protégé par le droit international : toutes les modifications de territoire ne peuvent se faire que de manière pacifique, par des accords, ce que l’on appelle l’intégrité territoriale. Ce principe est énoncé dans l’article 2 de la Charte des Nations Unies, principe encore rappelé par la charte du 24 novembre 1970.




Ainsi, le territoire est un espace composé de terre, d’eau et d’air où s’exerce l’autorité de l’Etat. Les Etats ont la maîtrise de la mer sur la distance de 12 000 marins sur lesquels l’Etat exerce pleinement son pouvoir, et il reste
encore 180 000 marins pour pratiquer le commerce en toute liberté. Pour ce qui est de l’air, tout se qui se trouve au-dessus du territoire terrestre appartient à l’Etat et est sous sa responsabilité jusqu’à hauteur de la couche atmosphérique. En outres, les îles permettent à l’Etat de posséder une bande territoriale dans une partie éloignée du globe, comme la France qui avec la Guyane possède une partie du territoire Sud Américain.
La forme des Etats, leur situation géographique, détermine leur manière d’exerce le commerce et de mettre en place leurs relations internationale. Par exemple, le fait que la Grande Bretagne soit une île l’a vite poussé à pratiquer plutôt du commerce maritime et a ainsi conduit toute sa politique économique. La superficie est également un facteur important et un grand avantage ; la Russie s’étend de l’Europe à l’Asie et peu ainsi étendre son champ d’activité aux deux continents.


Sur le territoire, si un conflit éclate et qu’une occupation militaire a lieu, elle est illégale et non reconnue par le Droit international. Néanmoins il y a toujours moyen de contourner ce droit et de le retourner à son avantage. Il y a deux hypothèses selon lesquelles le territoire sera reconnu :
- Si un contrat est signé, même sous la force, il rend l’occupation légale
- Certains Etats vont reconnaître les nouvelles frontières d’un Etat occupé ; alors on abouti au déplacement des frontières et à une annexion par la force, avec l’accord des pays voisins.




B) Une population
C’est une collectivité humaine et un ensemble d’individus. Cependant il faut distinguer les termes de population et de nation (il y a nation quand il existe une certaine homogénéité économique, politique, historique,
linguistique et une volonté de la part des Hommes de vivre ensembles)
Selon le droit international il n’y a pas de règles qui empêchent un Etat de regrouper plusieurs nations. La population reste la même, même s’il y a des différences de culture. La Russie est un Etat multinational comme la Chine ou la plupart des Etats africains, La Roumanie comporte des Hongrois, Chypre regroupe sur son territoire des grecs et des turques, les kurde sont disséminés en Palestine, à Israël, …
La nationalité est un lien qui créée une allégeance des individus envers l’Etat mais n’est pas nécessaire. Il se peut également que la population ne soit pas cantonnée sur le territoire de l’Etat, comme les ressortissants qui restent tout de même soumis au Droit de leur pays d’origine.

C) Un gouvernement
L’Etat est immatériel et n’existe que par les institutions qui le représentent et il a aussi besoin des organes du gouvernement pour exister. Le Droit international n’impose pas une forme particulière de gouvernement puisque le Pacte International Civil de 1966 affirme que tous les gouvernements déterminent seuls leur statut politique, mais il exige seulement qu’il y ait une autorité qui possède un pouvoir suprême


1) L’effectivité d’un gouvernement
Il faut que le gouvernement montre sa capacité réelle d’exercer le pouvoir, d’exercer son autorité, de produire le droit sur son territoire. Cela pose problème actuellement en Palestine puisque Marmoud Abbas essaie de démontrer qu’il gouverne tout le territoire palestinien alors que de nombreuses milices ont une mainmise sur une partie du territoire. Dans des temps de paix, cette effectivité est acquise mais il faut la confirmer en temps de guerre. En temps de guerre civile, on considère que l’effectivité reste acquise mais qu’il s’agit juste d’unedifficulté passagère de l’Etat à retrouver le contrôle


2) La reconnaissance du gouvernement

Il faut impérativement que le gouvernement de l’Etat soit reconnu par ses pairs pour exister. C’est un acte unilatéral, une reconnaissance qui engage définitivement. Il n’y a pas d’obligation de reconnaissance, mais il s’agit pourtant d’un droit fondamental car un Etat ne peut participer aux relations internationales que grâce à elle. On constate que la reconnaissance d’un Etat par un autre a un effet d’entraînement puisque d’autre Etats
suivent dans cette reconnaissance par la suite. C’est aussi un acte symbolique, car lorsque la France reconnaît les Etats-Unis en 1778, elle fait cela pour nuire à la Grande Bretagne qui perd ses colonies, du moins sur la scène internationale.