Le droit fiscal est le droit relatif à l’application des lois relatives à l’impôt
L’impôt : consiste à procurer à la puissance publique, à titre définitif, des ressources financières par un prélèvement autoritaire et sans contrepartie.
Droit public ou droit privé ?
le doyen Vedel, le droit fiscal est un peu
« l’enfant perdu des disciplines juridiques. Dans la grande famille du droit, il fait figure, sinon d’orphelin recueilli, du moins d’enfant un peu singulier ».
L’impôt étant un rapport entre le fisc et les contribuables, c’est-à-dire entre l’État et les citoyens.
Le doyen Trotabas : le droit fiscal « est la branche du droit public qui règle les droits du fisc et leurs prérogatives d’exercice »
Les sources du droit fiscal
La loi Le principe de légalité de l’impôt, fondement du droit fiscal, se rattache à la règle traditionnelle du consentement de l’impôt par les représentants des contribuables : il est à l’origine des institutions représentatives.
Le rôle du parlement: art 45 , art 50 de la C
Rôle du gouvernement/ domination effective
L’application de la loi fiscale
- L’application dans le temps
- l’immédiateté: le fait générateur
- L’application dans l’espace
- L’application dans l’espace :Territorialisation
- Double imposition
- Evasion fiscale
Autres sources
Gouvernementales: décrets d’applicationsL’administration, à la suite de la publication des lois et des décrets d’application, peut prendre des arrêtés, commenter les textes fiscaux à l’intention de ses agents et exposer sa doctrine dans des instructions, circulaires et notes de service.
Caractère impératif pour les fonctionnaires
avis doctrinal sur l’interprétation de la loi: contribuable
La jurisprudence
Le contenu du droit fiscal
le doyen Trotabas stipule l’autonomie du droit
fiscal,L. Mehl, lui substitut le terme: particularisme;
il est possible, à partir du droit fiscal, de dégager un corps de principes homogènes, différents des principes juridiques classiques ou généraux, mais cohérents et opposant sa cohérence à celle des autres principes;
Autonomie ou spécificité ?
« le droit fiscal n’est pas plus autonome que le
droit commercial ou le droit administratif, qui,
eux aussi, se sont affranchis de la tutelle du
droit civil. Il serait plus exact de parler de la
spécificité du droit fiscal »
pour le doyen Trotabas « peu importe
d’adopter cette expression ou toute autre, telle
que « spécificité » ou « particularisme », que
l’on doit tenir pour équivalente, l’essentiel,
c’est de marquer les particularités du droit
fiscal »
L’indépendance relative du droit
fiscal
La raison principale de l’autonomie du droit
fiscal réside dans la nécessité de procurer à
l’État des ressources,le réalisme
l’amoralisme du droit fiscal Et, pour illustrer cet amoralisme du droit fiscal, Corneille faisait valoir que la loi fiscale peut très bien prévoir des faits illicites, sans que cela leur confère la licéité. Ainsi le fait que les congrégations non autorisées étaient soumises à une taxe spéciale n’impliquait nullement que ces congrégations fussent licites.
Mais l’autonomie signifie surtout qu’elle se préoccupe de découvrir certaines réalités économiques dont l’appréhension complète ne lui est pas possible à travers les cadres ordinaires du droit civil, du droit commercial, voire du droit administratif, parce qu’ils sont faits pour autre chose.
après 1914, la question de la définition de la notion « sur le revenu » s’est posée.
Le revenu était-il un fruit de la source, comme l’enseigne le Code civil, ou bien un accroissement rattaché à une activité ? Pour s’adapter aux réalités économiques, il fallait que l’autonomie du droit fiscal se fît jour.
Les manifestations de
l’autonomie du droit fiscal
Peut émaner de la volonté du législateur ou
découler de l’interprétation donnée par le juge
de la législation fiscale,Le législateur fiscal peut s’affranchir des catégories reçues et des règles admises dans les autres branches du droit.
La loi fiscale adopte fréquemment sur telle ou telle question des règles différentes de celles admises.
Des exemples de la détermination de ce qu’est un immeuble au sens fiscal du mot (pour la taxation du revenu foncier); la législation fiscale frappe d’impôts les services publics dotés de l’autonomie financière, ;
Le contentieux fiscal
l’organisation d’un contentieux fiscal, pouvant
porter aussi bien sur la régularité de
l’imposition que sur les modalités de son
recouvrement, constitue une garantie pour les
contribuables contre une application arbitraire
de la loi fiscale.
Cependant, le contentieux fiscal a pour
principal objet le contrôle de l’activité du fisc,
et non la défense des droits subjectifs du
contribuable
Chapitre I : La théorie générale de
l'impôt
l’impôt fait partie intégrante de la vie publique,
Depuis la IIe dynastie de l’ancienne Égypte jusqu’à
nos jours , G. Ardant a établit clairement la corrélation entre les
structures des collectivités humaines et leurs impôts, L'impôt assure la couverture des dépenses des
organismes publics. L'impôt en tant que moyen de répartition équitable
des charges publiques entre les individus, introduit un
élément personnel capital, il touche l'individu dans
ses biens et il est à la source du pouvoir politique
Dès l’Antiquité, l’impôt a été considéré
comme un attribut de la puissance du prince,
fondé sur les droits régaliens l’impôt est un aspect essentiel de la
souveraineté est ancienne, la source du pouvoir
politique. le pouvoir de créer de nouveaux impôts est une
compétence exclusive du monarque.
à partir du XVIe siècle et surtout du
XVIIe siècle va se développer, inspirée de
l’exemple anglais et de l’évolution qui a suivi
la grande charte de 1215, la théorie du
consentement à l’impôt, qui trouvera sa
consécration avec l’article 14 de la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen. « tous les citoyens ont le droit de constater
par eux-mêmes ou par leurs représentants
la nécessité de la contribution publique, de
la consentir librement... »
Section 1. La notion d'impôt : Éléments
constitutifs de la notion d'impôt
I- Définition de l’impôt
L’impôt : prélèvement pécuniaire effectué
par voie d'autorité selon des règles légales, à
titre définitif, sans contrepartie déterminée,
en vue d'assurer la couverture des charges
publiques
Prélèvement pécuniaire
L’impôt s’acquitte en argent et non en nature
En ce qui concerne
les droits de douane, les
obligations cautionnées prennent la forme de traites
ou effets en faveur de l'administration de douane par
lesquels les redevables (importateur) s'engage à payer
le montant de l’impôt après un certain délai(deux,
trois ou quatre mois). Ces obligations porteuses
d'intérêt vont être cautionnées obligatoirement par
une banque.
l'impôt est un prélèvement
autoritaire ou par voie d’autorité
Manifestation de la souveraineté de l’État, l’impôt est
perçu par voie d’autorité. L'impôt est le nerf de la
puissance P. A l'origine, c'est le tribut imposé au
vaincu par le vainqueur ; Le recouvrement de l’impôt suppose l’exercice de
prérogatives de puissance publique, et tout un arsenal
de contraintes et de sanctions est prévu pour obliger
le contribuable à s’exécuter; Il n'a pas de base volontaire ou contractuelle, l’impôt
est prélevé par des actes de lois et par des institutions
qui monopolisent la puissance publique
un prélèvement qui répond à des
règles légales
L'impôt ne peut être prélevé ou crée que par la loi;
conformément à l’art 17 de la constitution « tous
supportent en proportion de leurs facultés
contributive, les charges publiques que seule la loi
peut, dans des formes prévues par la présente
constitution, créer et répartir ». C'est le parlement ou le pouvoir législatif qui votent
les lois fiscales à leur naissance (leur assiette, leur
taux de recouvrement) et il vote la loi annuelle des
finances qui rend applicable le régime fiscal en
vigueur.
Prélèvement à caractère définitif sans
contrepartie déterminée
- Caractère définitif
Après le recouvrement du montant de l'impôt, il
devient définitivement acquis par le trésor public sauf
dans des cas bien précis par la loi.
L’aspect définitif du prélèvement fiscal oppose
également l’impôt à l’emprunt, le contribuable n’étant
jamais remboursé, sauf erreurs commises à son
encontre. Mais c’est surtout l’absence de contrepartie
qui est le trait le plus spécifique de l’impôt
Sans contrepartie déterminée , le contribuable qui remplit son obligation fiscale ne reçoit
pas, en échange, de prestations directes ou immédiates, même
si, en tant que citoyen, il bénéficie du fonctionnement des
services publics. Pour justifier l’existence de l’impôt, certains
théoriciens ont développé l’idée de l’impôt-contrepartie ;
Montesquieu, la garantie de jouir du reste en toute sécurité.
Pour Mirabeau: une avance consentie, par le citoyen, pour
obtenir, dans sa personne et dans ses biens, la protection de
l’autorité publique.
É. de Girardin pour qui l’impôt représente le versement d’une
prime d’assurance garantissant la sûreté du droit.
Proudhon : l’échange d’utilités : le versement de l’impôt
constituerait la remise d’un certain nombre d’utilités à l’État
qui accorde en retour les utilités découlant du fonctionnement
des services publics.