Le pouvoir discretionnaire de l’administration







L’administration dans l’execution quotidienne des services et pour les mesures qu’elle prend vis-à-vis des particuliers, est soumise à la loi et d’une façon plus générale à des régles juridiques ; mais elle y est soumise avec une certaine marge de liberté.


Le pouvoir discretionnaire de l’administration


Introduction :
Qu’est-ce que le principe de légalité ? l’action de l’administration qu’elle soit des actes matériels ou juridiques doit se soumettre au principe de légalité, ce principe assure que ceux qui agissent au nom de l’administration le font conformément aux règles de droit, c'est-à-dire que l’administration est soumise aux règles de droit, on parle ici de légalité interne .
L’administration est soumise au principe de légalité mais conformément à deux situations, dans certains cas l’action de l’administration se trouve strictement liée c’est ce qu’on appelle la compétence liée et se trouve dans d'autres cas avec une marge de manoeuvre/liberté c’est ce qu’on appelle le pouvoir discrétionnaire de l’administration.
Les questions qui se posent logiquement sont :  qu’est-ce que le pouvoir discrétionnaire ? est-ce une prérogative nouvelle de l’administration ? est-ce un pouvoir souverain sans limite ? si ce n'est pas le cas qu’elles sont ses limitations ? Afin de répondre à toutes ces questions nous allons diviser le sujet en deux grandes parties, la première partie sera destinée aux définitions (I), la deuxième partie abordera les limitations de ce pouvoir, les limites administratives et les limites juridictionnelles (II)
Le plan sera comme suit :
I- le pouvoir discrétionnaire de l’administration et l’acte discrétionnaire
II- les limites du pouvoir discrétionnaire



I- le pouvoir discrétionnaire de l’administration et l’acte discrétionnaire

. A- la notion de pouvoir discrétionnaire :
Qu’est-ce que le pouvoir discrétionnaire ? Le pouvoir discrétionnaire désigne le pouvoir de l’administration d’agir, de s’abstenir ou de décider avec une marge de liberté plus aux moins importantes, en fonction d’appréciation d’opportunité . Ce pouvoir discrétionnaire n’est pas un pouvoir arbitraire dans la mesure où l’administration elle-même dans son exercice demeure soumise au principe de légalité, sa marge de manoeuvre ne permettant qu’un nombre plus au moins large  de choix entre des mesures et comportement légaux.
B- les actes discrétionnaires :
Qu’est-ce que l’acte discrétionnaire ? comme le pouvoir discrétionnaire est un pouvoir qui donne à l’administration le pouvoir d’agir, de s’abstenir ou de décider avec une marge de liberté selon l’appréciation des opportunités ; l’acte discrétionnaire est la manifestation de ce pouvoir, c’est un acte/décision totalement libre, mais ce type d’acte n’existe plus depuis le début du XXe siècle.
L’administration  même lorsqu’elle dispose d’un très grand large de pouvoir d’appréciation, demeure toujours soumise dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire au contrôle du juge administratif.

II- les limites du pouvoir discrétionnaire
A- les limites administratives
Il est fréquent que l’administration prenne des directives ayant pour objet de réglementer sa conduite dans certains domaines où elle dispose d’un certain pouvoir d’appréciation (Pouvoir discrétionnaire).
L’exercice de ce pouvoir est conditionné par des dispositions qui vise à ce que les décisions d'administration soient toujours légales, puisque l’administration comme mentionnée avant est soumise à la légalité .
Les conditions dont l’administration doit se soumettre dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire sont en relation  avec le but visé, puisque le but ultime de l’administration c’est la satisfaction de l’intérêt général ; l’exercice de cette prérogative doit être dans le même sens et tout autre disposition où but contraire a l'intérêt Général et considéré illégal par application du principe de légalité.

B-les limites établies par le juge :
le pouvoir discrétionnaire est soumis traditionnellement au contrôle de légalité interne et externe, car il est soumis aux obligations essentielles de la légalité, mais le contrôle de la qualification juridique des faits ne sera pas effectué, car le juge n'a pas à se poser la question : il s'agit d'un contrôle restreint.
Si le juge s'est longtemps borné à ne rechercher dans le contrôle restreint que les erreurs de droits, de fait, les détournement de pouvoir, il a également introduit un contrôle minimum s'étendant sur tous les actes administratifs même ceux relevant du pouvoir discrétionnaire, par le biais du contrôle de proportionnalité et de l'erreur manifeste d'appréciation.